vendredi 19 mars 2010

Les journées ordinaires de nos héros et les soucis de la voyante

Le planning de Jean, qui hantait l'appartement du 2 bis tout autant que moi, était vraiment déplorable. Après s'être levé, à l'heure où les honnêtes gens prennent leur déjeuner, il buvait du café tout en écoutant une musique folk aux accents improvisés des plus insupportables. Ensuite il mangeait un sandwich confectionné par sa boulangère, le seul substitut plausible d'une mère, puis passait quelques appels officiels afin de régler les quelques soucis tangibles de sa vie administrative et fumait des cigarettes tout en lisant sporadiquement quelques pages d'un poète chilien...
Sans compter les allers retours vers son ordinateur, les pages musicales consultées, et les quelques appels savamment répartis au cours de la semaine vers des amis.
Il peignait et écrivait mais à l'heure où les mêmes honnêtes gens éteignent leur lampe de chevet. Il me tardait vraiment de le voir retrouver un travail digne de ce nom...
Pendant ce temps, la vertueuse Cyrilline, se levait à six heures,prenait une douche et se préparait puis se rendait au travail la mort dans l'âme, buvait un café à la pause de dix heures avec ses collègues de bureau, mangeait encore avec eux entre 12H30 et 13H45 et revenait épuisée vers 17H. Après s'être accordé une pause thé d' une demie heure elle se replongeait dans le traité d'odonatologie(étude des libellules) du Pr Hellesonbeleshiron ,consultait ses carnets de notes, infirmait ou complétait ses hypothèses et puis rédigeait quelques conclusions concernant ses observations. A 19 heures elle mangeait une salade verte accompagnée d'un mince filet d'huile avec une tartine de beurre puis un yaourt bulgare et appelait sa mère qui vivait seule.
Vers 20H30, elle allait sur internet consulter des revues ayant trait à ses axes de recherches puis consultait une dernière fois sa messagerie. Elle se couchait ensuite sur un matelas et prenait un livre de poésie, celui du poète chilien tout comme Jean ( mais aucun des deux ne le savait).
Ce soir avant de dormir elle pensa "Et si j'appelais Kalaine afin de savoir ce qui m'attend" mais cela lui semblait être une ineptie quoique...
Tous deux avaient besoin de changements et Kalaine, qui en savait long sur l'avenir de nos protagonistes, était aussi en proie à un malaise croissant. Les fantômes se jouaient d'elle et elle en prenait conscience. Ses prédictions étaient erronées une fois sur deux et elle devait me parler. Je me rendis chez elle sans tarder.

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